L'invitation au voyage

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mardi 18 janvier 2011

Pérouse (1) Marcher, Errer, Grimper...

Perugia, Pérouse est une cité agrippée au sommet de la colline. Ses banlieues ont poussé comme des petits champignons en ronds autour de la colline, nous obligeant, si l'on vient en voiture, à serpenter sur plusieurs kilomètres avant d'atteindre la terre promise. Ne nous plaignons pas néanmoins, Moïse ne l'a jamais vue.
Inutile, de plus, de chercher à relier le centre en voiture, mieux vaut laisser le dit véhicule sur l'un des parkings en contre-bas (
Piazza Partigiani) et profiter des Scale mobili, escalators pour relier le coeur historique. Ces escaliers ont aussi l'avantage de déboucher au milieu des soubassements étrusques puis médiévaux de la ville, forteresse de pierre humide et souterrains obscurs...
Une fois à l'air libre, empruntez la principale artère, la
Corso Vannucci. Charmante et gracieuse, cette voie est bordée de palais splendides de l'époque médiévale à l'influence gothique ou au contraire complétement renaissance. La plupart sont désormais reconvertis en banques, magasins ou musées. Les couleurs rosées, blanches et beige-orangées ainsi que l'architecture, rappellent un peu, en moins massives, les constructions florentines. Plus légers et élégants, en effet, les édifices étaient davantage destinés à l'apparat qu'à la défense, bien que l'histoire de la cité fût parfois belliqueuse... Ainsi, le griffon et le lion, armes de Pérouse, que vous croiserez un peu partout, représentent les Guelfes, alliés du pape contre l'empereur et ses Gibelins (conflit du XIVème).

La
Piazza IV Novembre est la place principale de la ville, lieu de rencontre incontournable de toutes les activités touristiques. Bordée du Palazzo dei Priori, de la Cathedrale di San Lorenzo, elle demeure majestueuse et superbe. Au centre, la très belle Fontana Maggiore du XIIIème vaut le détour pour ses bas-reliefs où l'on peut allégrement admirer les saisons et leurs signes astrologiques correspondants (natifs du mois de décembre, égorgez dans la joie le cochon).
De là, départ des visites pour les pressés, ou de l'errance pour qui ne se contente pas des principaux musées.
Ici, commence le "grimper". Petits escaliers ou ruelles en montée serpentines, dédale labyrinthique ascendant pour replonger aussitôt : la balade est amusante, jolie, avec ses places rouges et ses maisons de brique. On circule alors un peu à l'écart des sentiers rebattus par des hordes à l'appareil numérique collé sur la bedaine. Le détour sera d'autant plus ludique, si, comme moi, vous parvenez à vous perdre au premier embranchement en essayant de comprendre pourquoi le plan gracieusement distribué par l'office de tourisme ne comporte aucun nom de rues et en supprime carrément certaines. Bref... Douce errance...

A un certain endroit, du côté de la
Porta del Solle, on a un très beau point de vue sur la ville aux toits de tuiles, toute dorée, et les collines, la campagne "tellement verte qu'elle en paraît bleue". Du moins, c'est ce que l'on disait autrefois en parlant de l'Ombrie. Hélàs, la sècheresse a transformé le paysage. Sous les oliviers, dans les champs, une herbe rare, jaune, dépare la belle campagne jadis verdoyante. Les cyprés semblent couverts de poussière. Les champs de tournesols, à perte de vue, grillés par le soleil offrent encore de cà, de là, l'éclat de fleurs d'or encore ouvertes dans la chaleur. Heureusement, pendant notre séjour, quelques orages redonneront très vite éclat et vie à ces paysages qu'ont immortilisés les peintures du Pérugino...

En redescendant vers le centre-ville on passa alors devant
l'arc Etrusque, ou l'arc d'Auguste datant de l'antiquité, sombre et imposant. De là, on peut accèder à des ruelles latérales charmantes. (Et se retrouver si l'on était perdu).

Perugia, en résumé, demeure une visite délicieuse une fois que l'on a atteint son centre nerveux et fait abstraction des voitures : beauté de la ville, des monuments et du contenu des ses musées.
Claudialucia

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