La Galerie Nationale d'Ombrie présente une riche collection de peintures et de sculptures du Moyen-Age à la Renaissance. En se promenant dans les salles, on voyage dans le temps et l'on peut suivre l'évolution de l'art en Ombrie du XIIème au XVIème siècle et l'influence qu'a eu sur elle la Toscane, en particulier l'école siennoise. Les siennois, au trecento, ont créé leurs plus belles oeuvres tout près de Pérouse, à Assise et se sont fait ainsi connaître dans toute l'Ombrie. Plus tard au quatrocento, ce sera Florence qui sera prépondérante.
Pour les amateurs de primitifs italiens, s'il vous faut choisir par manque de temps dans la liste de tous les musées de la ville, c'est la Galleria Nazionale qu'il ne faut pas rater.
Ne serait-ce que pour les beaux visages des Vierges de Maestro di Paciano, De Bartolo di Freddo, de Fra Angelico ou Augustino Duccio ou encore les annonciations de Piero della Francesca, de Benezzo Bonfigli....
Une salle entière est consacrée à ce dernier que, pour ma part, je ne connaissais pas. Bonfigli est un peintre pérugin (1418-1496) qui a une grande notoriété à Pérouse. Ses vierges au visage très fin et lisse, ses anges musiciens aux longues boucles blondes, ses personnages éthérés se détachant sur des fonds d'or, rappellent immédiatement Benezzo Gozzoli, lui-même influencé par Fra Angelico qui a été le maître de Filippo Lippi, ce dernier ayant eu dans son atelier Botticelli... Toute une filiation se crée ainsi, que l'on peut lire de tableau en tableau, chacun s'enrichissant les uns des autres. Un vrai plaisir esthétique.
Enfin, bien sûr, vous ne pouvez manquer Pietro Vanucci detto il Perugino, le seul qui ait mérité ce surnom, le plus grand et le plus célèbre des pérugins que vous retrouverez dans d'autres endroits de la ville... Sa peinture déjà maniériste ne me plaît pas entièrement, mais j'aime la douceur de ses visages de femmes-enfants, aux joues rondes, et les paysages qui forment le fond de ses tableaux.
Claudia
Quant à moi, j'ai envie de présenter un parcours insolite de ce musée que j'ai beaucoup apprécié. J'ai d'ailleurs toujours aimé repérer dans les tableaux ce qui paraît étrange, impressionnant ou tout simplement amusant.
Salle IV sous le grand crucifix peint en relief, aux pieds du Christ, repose un crâne. Jusque là rien de plus traditionnel mais, approchez-vous, regardez bien. Le peintre a représenté le crâne sans dents, la bouche grande ouverte. Il ricane et vous regarde avec des yeux toujours présents et bien vivants dans ses orbites creuses.
Salle X dans le tableau de Piero della Francesca, une représentation de l'Esprit Saint m'étonne. Mais je la retrouverai dans de nombreux tableaux ombriens : le corps du Christ en Croix paraît, enveloppé dans des grandes ailes, mi-homme, mi-oiseau, entouré des flammes rouges, symboles de la Passion.
Salle XI : Giovanni Francesco da Reni a peint en 1464 le lion de Saint Jérome : magnifique tête du vieil animal au regard presque humain, empreint d'une grande tristesse.
Salle XII : Luca di Paolo Matelia peint Saint Sébastien avec des bottes rouges, un air flegmatique et vaguement ennuyé par ce qui lui arrive, le corps criblé de flèches !
Salle XIV, dans le tableau de Caporali (Annonciation 1480), le chat et le chien se bagarrent.
Dans son Adoration des Bergers les anges, distraits et fatigués, ne sont pas très... angéliques.
Lucia
Galleria Nazionale dell'Umbria
Palazzo dei Priori
Ouvert du lundi au dimanche, de 8h30 à 19h30.
L'invitation au voyage
Invitation au voyage dans l'espace, dans les mots, dans l'art ... Voyages!
mardi 18 janvier 2011
Pérouse (5) : Galleria nazionale
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Magnifique! tu nous as caché que tu avais repris Latitude
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